Joseph Teyssier : poète et artiste peintre
Un recueil de poèmes comme on les aime.
Joseph est un tendre et sa poésie aussi. Mais attention ! Tendre ne veut pas dire qu’il fait des concessions à la réalité pure et dure. Joseph nous livre l’âme humaine et la vie telle qu’elle est, mais à travers le prisme de la sensibilité du poète. Il sait nous faire vibrer face à un coucher de soleil, mais aussi nous faire prendre conscience de la soif de vivre, des problèmes écologiques, de la gaieté, de l’éternité, des fleurs.... Sa poésie est multiforme : triolets, acrostiches, anacrostiches, balades, maillets, rengaines, gérardines, etc.
J'ai quitté ma montagne.
Oui, j'ai fui ce volcan, sa brise maternelle,
J'ai déserté ma source, un amour de printemps,
Mais je ne désespère auprès, d'une hirondelle,
De retrouver mes amis dans des jeux triomphants.
Pour garder les secrets de ma polichinelle,
Oui, j'ai fui ce volcan, sa brise maternelle,
J'emporte dans mon sac le fardeau d'un vallon,
Un baiser langoureux, le chant du chaperon.
Mon cœur dans ce terroir, comme une sentinelle
Guette sur une branche un badin rossignol,
Oui, j'ai fui ce volcan, sa brise maternelle,
Ma nymphe et mon sapin en sifflant le bémol.
Libérez donc ma peine, une foi solennelle,
J'ai conscience à l'oubli, le vol de mon orgueil,
J'ai quitté ma montagne, un amour d'écureuil,
Oui, j'ai fui ce volcan, sa brise maternelle.
Forme poétique; maillet.
La cigale.
De l'espiègle garrigue à la paisible mer,
La cigale dans la nature.
Offre en la Gardiole un stridulant concert
Qui fascine mon écriture.
Comme un noble stridor, d'un fougueux concerto,
Je ne sais pour quelle caresse,
Elle joue, érotisme et puis d'un boléro
Elle nous vole la paresse.
D'un solide amandier aux portes du soleil,
Elle sollicite un mirage.
Mais avec le silence au jardin du sommeil
Elle nous blesse dans la rage.
Belle aux yeux révolvers dans mon eldorado,
Je profite de sa rapière ,
Qui blesse mon humour et je prends au lasso,
La fleur de son jeu légendaire.
En mon bon souvenir, d'un vicieux olivier,
Elle vole, d'une croisade
Dans la lande sauvage, extorquant un baiser
Au vent qui flirte une cascade.
Le Mistral me procure un flamboyant bonheur
Que m'abandonne la promesse
D'un mutisme fatal à la riche clameur,
Je me plie à votre sagesse.
Je ne me lasserais d'écouter à loisir
Dans ce paradis, une aubade,
L'amour, toujours l'amour, en mon oisif désir,
Pour trémousser sa sérénade.
Enfin, voici la chute, au détour d'un chemin,
De ma cavalcade essentielle
Je clame en mon poème, au parfum du jasmin,
Une cigale pour l'oiselle.
Margot.
La brise dénude Margot,
La dépouille de son corsage,
Quand d'une bise j'en fais usage
De son téton, un rotoplot.
Ce petit vent plutôt falot
Se prend au jeu d'enfantillage,
La brise dénude Margot,
La dépouille de son corsage.
Elle adoucit mon agneau
Le sein pour son chat, un outrage
Le vent profite du mirage
Que profite, le jouvenceau.
La brise dénude Margot,
La dépouille de son corsage.
De l'étang de Thau aux portes de Montpellier, des pieds du Pic Saint Loup à la mer, la Gardiole protège une faune poétique que le troubadour capture avec son stylo-plume.
L'abbaye Saint Félix de Montceau, sur la colline, veille sur la sérénité du paysage méditerranéen et les Templiers nous ont laissé la preuve de leurs passages dans cette garrigue hospitalière, surtout du côté de Fabrègues.
J'ai respecté le plus possible la prosodie de la poésie classique, sans enlever le charme de mes vers.
Je n'ai pas pu m'empêcher d'intégrer quelques mots occitans et de poèmes à forme libre, qu'ils soient longs ou courts.
Quelques mots d'humour ne cachent pas la sensibilité burlesque de certaines images.
Je me suis plu à ajouter un peu d'ironie pour jeter un sourire à la vie intransigeante.
L'auteur.
Hommages à,
Georges Moustaki,
Jean Ferrat,
Georges Brassens
et d'autres troubadours.
À l'auton.
A l'auton, un bèl enemic!
Colca los embruns dins ton lièch
Los fuèlhas mortas que voltejan,
Tapissan dels fòcs del vestigis
Sonnan en camin « l'hallali ».
Tot es bronze dins lo nis,
Tot es coire dins la nuèch,
Los aurs me balhan lo vertige,
À l'auton.
Lo senèstre kermès gesnesga
E lo paure canavèra fleissa
Ios los còps vengut dels prodigis
Alavetz que son- , aquels prestigis?
Dels tresaur, benlèu, un amic,
À l'auton.