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Clair de Plume 34 association vicoise des Ecrivains colporteurs

EDITION ASSOCIATIVE. nos écrivains, leurs passions et nos actions : expositions, ateliers d'écriture, rencontres littéraires, patrimoine, histoire, écologie

troisième prix du concours de nouvelles Joseph Teyssier: Au milieu de l'océan

Publié le 14 Octobre 2015 par CLAIR DE PLUME in nos écrivains, nos partenariats

http://www.brousseenfolie.nc/

http://www.brousseenfolie.nc/

 

Au milieu de l'Océan.

 

          Je me demande ce que je fous dans cette galère, je peux toujours vous dire que je traîne inutilement mes savates sur la plage. Alors pour tromper mon ennui je joue au loto.

          Un beau jour je gagne, non pas le pactole, mais une coquette somme qui ajoutera du soleil et du baume pour mes loisirs.

          La  buraliste, malgré la présentation de mon ticket me fait des difficultés pour me payer la somme due. Elle me dit qu'il faut que j'aille au bureau central. Toutefois elle me louerait ses services si je lui donne mon ticket, je me garde de savourer ses désirs, je n'ai pas confiance en elle, elle est roublarde.

          Le représentant de la française des jeux vient me voir, il a dû avoir le renseignement par la marchande de journaux et il me présente ses offres. Contre la remise du ticket et avec un certificat d'authenticité, il me fait un chèque de 200.000 euros, que je m'empresse pour son dépôt à ma banque.

          Devant l'aubaine, mon banquier me demande ce que je veux en faire. Il les placerait en lieu sûr, moyennant finance, ce que je décline volontiers. Je lui dis que je désire acheter une île.

          Il me répond qu'il y en aurait une à vendre dans l'océan Arctique, à proximité de l'Islande, pas très chère.

          Il y fait trop froid, et puis que ferai-je là-bas ?

          Il m'en propose une autre du côté des Seychelles, pas très grande, avec une bicoque à retaper, elle pourrait m’intéresser.

          Comme c'est dans mes moyens j'opte pour ce choix.

          Aussitôt acquise, je fais mes valises, je prends le premier avion et destination vers une île voisine, ensuite je verrai sur place.

          À l'arrivée, j'avais opté pour un hélicoptère, ils me l'ont déconseillé car il n'y a pas de piste  et qu'ils n'en ont pas en location. 

          Ensuite je m'achète un bateau de plaisance d'occasion, mes moyens sont quand-même limités et je m'équipe d'un nécessaire pour commencer mon séjour.   

          Je découvre, au milieu de l'océan, un monticule de terre avec de la végétation qui émerge de l'eau et je comprends que c'est là que je dois passer mes vacances.

          J'amarre mon bateau sur un quai providentiel que l'ancien propriétaire avait aménagé. J'ai vite fait le tour de la propriété en découvrant la seule baraque qui, ma foi, demande pas mal d'entretiens.   

          Île couverte de végétation sauvage où sont tapis des créatures primitives. Des oiseaux colorés dans les palmiers n'enchantent plus et se demandent quel envahisseur vient les déranger ? Des lapins en liberté tourniquent leurs mâchoires en dégustant les herbes du terroir. Je suis sûr, j'en mettrai bien un sur un feu de bois pour faire plaisir à ma dent affamée.

          Il fait très chaud, je me déshabille pour commencer à rafistoler ma future demeure et ensuite profiter du soleil et d'un bronzage maison. Ce qui me manque ici, se sont les vahinés, elles me feraient monter l'adrénaline pour me donner du courage.

          Je pense souvent à vous, de malheureux qui sont restés sur votre misérable terre, vous ne savez ce que vous perdez. Je me roule des patins avec des requins apprivoisés par ma mine goguenarde et l'eau de l'océan est très bonne pour soigner mes rhumatismes boréaux.    

          Après une galère héroïque et tant bien que mal j'ai réussi à terminer la toiture. Pour la saison des pluies je suis paré.

          Un navire de guerre s'approche de la côte et tire des coups de semonce.

          Me voilà beau, moi qui pensais passer de vacances tranquilles. Des pirates ! Que veulent-ils ? Me chasser de ce paradis perdu dans les entrailles de l'océan que j'ai si chèrement aménagé.

          Aussitôt je pose un écriteau sur le quai en indiquant que l'île est une propriété privée. Ça serait le moment de se foutre des suppositoires en guise de boulets de canons pour affronter cette horde de sauvages.

          Je me bâtis une espèce de chapelle pour honorer mes prières charismatiques, je serai mieux armé pour chasser mes envahisseurs, si jamais ils débarquent.

          Une barque accoste à côté de mon bateau. Un vieux marin barbu et chevelu, fumant la pipe datant de la préhistoire se présente, suivi de quelques jeunes et belles créoles. Je retourne dans mon logement pour couvrir ma secrète anatomie et je m'arme d'un gros opinel pour défendre mon oasis : 

          « Je veux votre île et la moitié du gain de votre loto, prenez mes vahinés et déguerpissez. C'est compris.

          Non ! Je n'ai pas bien compris ce qu'il désire. Je tente de négocier, il me répond qu'il est envoyé par un agence de vacances d'une île voisine, alors il voudrait la vendre à des aventuriers, avides de conquistadors :

          - Laissez-moi rire, ironise-t-il. Ce n'est pas avec ça que vous défendrez votre territoire. Je vous ai amené un baril de vin dont vous me donnerez des nouvelles. Il vient de France, de l'Hérault, votre terroir, qu'il me certifie, et de quoi se goinfrer une montagne pour garnir vos panses. Ce sont mes meilleures armes pour apprivoiser l'ennemi récalcitrant.

          Je les invite à prier devant ma chapelle, peut-être cela adoucira leurs ardeurs guerrières. Ensuite, il me  prépare un repas pantagruélique pour amadouer ma méprisante poltronnerie, à la bonne franquette. Après ce festin, nous faisons un concours de rots historiques en guise de remerciements. 

          Une sieste s'impose et je ne fais pas attention à ce marin de pacotille qui cuve son vin comme un loir et les filles s'occupent en me faisant des sourires pour exciter mes fantasmes endormies. Elles utilisent des branches de palmier pour ventiler le trop plein d'air chaud. Ainsi, elles préparent ma personne pour une récréation instructive sur les opportunités consignées sur la notice d'emploi. Je ne fais pas de dessins !

          Pendant mon sommeil le marin continue d'arranger ma demeure, il ajoute des portes et des fenêtres. Avec sa force  herculéenne, il œuvre avec rigueur à la tâche. Il est sûrement aller à la pêche car sur la table de beaux poissons présentent leurs beautés pour un concours d'assiettes couronnées. 

          Il quitte ma compagnie en me laissant ses deux vahinés.

          - Je viendrai les prendre dans une semaine et gardez-vous d'abuser de leurs charmes voluptueux. Je vous ai laissé des provisions, qu'il m'informe.

          Pas folles du tout, les guêpes se mettent toutes nues, privilégiant mon anatomie affamée de chairs fraîches et métissées. Plus tard, mes jeunes naïades batifolent et proposent des jeux comme dans les ateliers d'écritures.

          Tiens ! Que viennent faire là, ces ateliers ? Elles m'affirment qu'elles sont comme les sirènes, les nymphes, les elfes et les génies des œuvres d'art crées en toute pièce par la gente masculine pour satisfaire leurs plaisirs chevaleresques.

          Elles me proposent de passer à l'acte. Je le veux bien, mais je sens que ma femme attend mon retour avec son manche à balai, elle me prépare un de ses devoirs dont elle connaît la recette maléfique.  

          C'est là que la tragédie commence. Avec un boucan de tonnerre de Brest, un orage à ne plus finir, je me trouve parterre, assis dans mon fauteuil désarticulé et bête comme un pot. Je voulais dire comme un âne, mais ma conscience m'oblige à rectifier le tir, il  n'est pas si benêt que ça. En guise de vahinés, j'ai devant moi, deux infirmières qui désirent m'infliger un vaccin de rectification pour anesthésier mes ardeurs polissonnes.

          Ma femme ne voulait pas que, dans mes rêves, je me fasse agresser par des sirènes hurlantes. J'entends celles des pompiers qui vont éteindre l'incendie d'un individu encombré de pilules viagra.   

          Tiens ! Comment a-t-elle deviné mes envies de désobéissance à la vie familiale ?

          - Ne nous refaites plus ça. Dans votre délire fébrile vous faisiez part que vous aviez gagné au loto et que vous passiez vos vacances dans les îles et que les marquises violaient le trésor caché dans votre caleçon, ironisent les mégères apprivoisées.

          Ceci-dit, je retombe dans le coma pour terminer mes vacances dans l'île de mes rêves. 

 

 

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

troisième prix du concours de nouvelles Joseph Teyssier: Au milieu de l'océan
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R
Si seulement vous saviez.....aluminium dans l'eau du robinet qui provoque Alzheimer que seul le silicium organique peut nettoyer (prêle)banques qui détiennent les médias et vous mentent car ruinées. ...tout ceci prédit depuis des siècles....<br /> Ce livre doit être le virus de vérité car vous devez vous insurger contre l'injustice qui nous entoure...Voir Pierre Jovanovic et le Général Tauzin<br /> http://laveritenevousplaira.wix.com
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