Articles extraits de la revue "Gardiolarem"
Elle invente le mot "femellisme"
Extraits
LE FEMELLISME, UN PROBABLE
MANIFESTE LITTÉRAIRE
La vie d’un créateur ne peut pas être résumée ou expliquée. La Poésie est partout et la vérité de chacun lui appartient, relative ou dérisoire.
La poésie m’a appris qu’elle est «chemin intérieur», «quête de spiritualité», qu’elle ne survit pas toujours aux «bandes, littéraires» et à leur esprit «commando».Des groupes littéraires se font et se défont, mais à un moment donné on s’éloigne sur la pointe des pieds, on cherche sa Voix, on traverse son désert…
Petit à petit, dès mes débuts, j’ai senti que je prenais un sens, une direction que j’ai appelée intimement Femellisme (femelle, femme, genre féminin…)
Tous mes poèmes tournaient de manière répétitive autour de notions récurrentes, d’interrogations torturantes, au sujet de mes révoltes ou de mes convictions.
Une femelliste n’est pas une féministe, elle reconnaît l’auteure qui se sent capable de ne pas «singer» les muscles linguales masculins, elle se sent l’égale de l’homme, sans aucune envie destructrice. (à l’opposé des féministes trop masculines et psycho-rigides à mon goût).
« Le seul monde véritable
est le monde primitif
où tout est possible
et rien n’est actualisé »
Emile Cioran
Angélus
Les torrents mordillent cuisses et chevilles,
Annoncent les couleurs directes de la vie.
L’enfant regarde les grands de ce monde.
Le paysan écrase un oignon,
Une tranche de lard
Sur le pain sec du partage,
Mange de ses trois dents,
Jette un regard rassuré
Vers la croûte craquelée de la terre,
Boit de l’eau dans la cruche d’argile-
Humble sphinx, terrassé de fatigue,
Assoupi….
Dans les bras de ces nobles
Meules de foin.
Angelus
Torenţii muşcă coapse şi glezne
Anunţă culorile directe ale vieţii
Copilul priveşte oamenii mari ai acestei lumi
Ţăranul striveşte o ceapă
Pe pâinea de împărţeală
Bucata de slănină,
Mănâncă cu cei trei dinţi
Aruncă o privire senină
Spre coaja scrijelită (crăpată) a pământului
Bea apă din ulciorul din argilă
Sfinx umil, doborât de oboseală
Aţipit
În braţele atâtor nobile
Căpiţe de fân.
De la vie.
A ma grand-mère Floarea
La Veuve
Un four à pain en pierres noircies,
Une porte en bois marron foncé,
Une cour où de fiers coqs
Se baladent dans la boue,
Un seuil devant lequel on s’essuie les pieds
Sur le tapis de corde
Dans le vent,
La vieille femme se fraie un chemin-
Une lionne abattue
Qui voudrait mordre des morceaux
De lune rajeunis…
Les yeux ne se lèvent plus vers le ciel.
Il y a cent ans,
Le jour des noces,
Le coq a été sacrifié
Sur le seuil de la maison,
Eclaboussée de sang,
Pour qu’elle reste debout.
L’été est mort, la maison se tait,
Paralysée,
Comme la truie qui pressent
L’Heure du sacrifice sur le lit de paille.
Cette femme sèche ne se plaint
Jamais ,
Toujours amère, un peu folle d’ailleurs ,
Parfois hystérique,
Elle se nourrit à peine,
Courbée sur son tabouret trop bas,
Toujours à l’écart…
Des miettes tombent
De la polenta froide
Ecrasée entre ses doigts fébriles
Et répandent jusqu’à moi
Les messages codés, pétrifiés ,
De la solitude